vendredi 15 mai 2009

Encore une idée de l'Europe


On dirait que c'est à la mode- forcément- de se préoccuper d'une identité européenne. Est-elle grecque? est-elle juive? est-elle chrétienne? est-elle slave? est-elle islamique? Ce n'est pas tant le débat autour de ces sources qui m'étonne, mais plutôt cette course qui semble tendre à identifier la "vraie" source. Je ne sais pas si la question de l'identité tourne vraiment autour de cette pluralité d'influences ou une possible restriction. D'un point de vue juridique, économique, je vois qu'il est important de poser des questions, sur le respect de l'autre surtout. Mais quel intérêt de chercher les sources grecques de l'Europe si ce n'est uniquement pour présever un idéal qui était déjà douteux à l'origine. J'ai l'impression que c'est une vanité intellectuelle, un retour ou une conservation d'idées qui n'étaient pas si pacifiques. J'espérais toujours que l'idée de l'Europe était une idée de paix entre les peuples, ou même une dissolution de l'idée de patrie dans une communauté de personnes autonomes et libres. Mais apparemment, la profusion des colloques - comme celui de vendredi organisé à la Sorbonne- entretient une idée à mon avis dépassée d'une Europe grecque ou chrétienne, qui ne donne pas la possibilité à la pensée d'évoluer librement dans une création d'un ensemble, mais devient de plus en plus une revendication d'origine. Un effroi terrible dans une recherche de sources, religieuses ou autres, qui tendent à créer une plus grande opposition entre les hommes qui se sentent ou sont presque obligés de revendiquer une appartenance. J'écoute patiemment les interventions des uns et des autres et je n'y vois qu'un étalage de vanités personnelles. Ou peut-être une expression de la crainte de se retrouver dépourvu d'origine. Mais est-ce vraiment à craindre? L'Europe ne peut-elle pas surtout exprimer le fait d'avoir appris justement de l'histoire que revendiquer des origines mène quasiment toujours à un affrontement? Ne pouvons-nous pas poser la question de l'Europe uniquement dans un souci de paix?

jeudi 14 mai 2009

lundi 11 mai 2009

Grueness

Grâce à des nouvelles lectures et recherches plutôt orientées vers la perception, les images et les mots, je m'intéresse comme dans le dernier message qui date ... d'ailleurs.... toujours à Goodman. Ce n'est pas du tout parce que je n'ai rien fait d'autre ces derniers mois, ce qui indiquerait une totale obsession de Goodman, mais plutôt que je trouve que son "énigme" comme Ian Hacking l'appelle est très fructueuse. Je suis donc de nouveau amenée à réfléchir sur le langage et de rencontrer Wittgenstein et Kripke. Le langage ne peut pas être privé? Si nous ne sommes pas tous dans l'illusion de créer des mots et des signes dans la communication avec nos proches, ce langage-là n'est-il pas en quelque sorte privé, plus que public, si nous disons des choses et nous utilisons toujours d'autres mots dans des conversations privées, peut-être avons nous une plus grande souplesse ou un besoin d'adapter le langage à une intimité?
La création du mot "grue" indique selon moi ce besoin d'une ouverture du langage à d'autres classifications - peut-être- mais surtout à une nouvelle perspective sur le choses qui ne sont pas figées. Le langage qui nous permet de nous faire comprendre est aussi un moyen de désigner des choses que nous n'avons pas encore repérées. Le langage doit être créateur au même titre que le réel est créatif, car nous avons besoin d'adapter notre perception grâce au langage. Et ainsi communiquer par des mot-seuils comme "grue" parce que parfois "blue" ou "green" ne suffit tout simplement pas pour dire ce que nous voulons dire.