jeudi 18 août 2011

absence de la conscience

Depuis plusieurs années, j'essaie de comprendre l'idée de la science de la conscience. Plusieurs approches de Kant à Husserl, de Dennett àChurchland, de Descartes à Damasio.... mais finalement, je me rends compte de de toute expérience intéressante pour la conscience elle est absente.
Ce n'est que dans un second moment que la conscience se réveille, elle n'est pas dans l'expérience directe. Elle n'accompagne pas toutes nos expériences, elle accompagne seulement, et même là de façon intermittente, des expériences extrêmes comme douleur, joie, prises de décision. Le je qui accompagne est extériorisé dans l'action. Nous sommes rarement totalement conscient d'un moment, parce que nous sommes dans le moment.
Le point de vue change en lui-même et grâce à nous. Notre changement de position donne une autre perception du même objet, l'objet lui-même subit des altérations et dans la conscience l'objet est là quand la conscience est en retrait.

dimanche 12 juin 2011

Le carré vu de côté


"Le carré qu'on me présente obliquement reste un carré, non que j'évoque à propos de ce losange apparent la forme bien connue du carré de face, mais parce que l'apparence losange avec présentation oblique est immédiatement identique à l'apparence carré en présentation frontale, parce que, avec chacune de ces configurations m'est donnée l'orientation de l'objet qui la rend possible et qu'elles s'offrent dans un contexte de relations qui rendent équivalentes a priori les différentes présentations perspectives" Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, p.346

Avec cette petite phrase, Merleau-Ponty sauve mon idée du point de vue singulier qui rend possible tous les autres, et résume aussi la théorie de la Gestalt. Mais il faut lire la suite, évidemment! Ce chapitre est très utile, La chose et le monde naturel.

samedi 14 mai 2011

A Mad Tea Party and the Threshold

En lisant toutes ces nouvelles choses sur la perception et en reconstruisant certains fils de pensées ramassés et perdus de vue il y a longtemps, je me demande si mes questions ne sont pas très naïves. Enfin, je sais qu'elles le sont. Et je me sens encore comme Alice en train de dire au Mad Hatter qu'il ne faut pas faire de remarques personnelles. Mais en même temps, je ne sais pas si ma pensée des seuils ajoute quelque chose à la recherche. Ce serait bien, évidemment. Mais il faudrait peut-être commencer à faire des expériences pour démontrer un seuil empiriquement. Comme par exemple essayer de faire entrer le fameux Dormouse dans le encore plus fameux Tea Pot.
Aujourd'hui, j'ai enfin trouvé une bonne définition du seuil dans l'étude de la perception :
the minimal amount of information required for the accomplishment of a perceptual task, dans un livre de William Dember de 1960. Mais enfin, ce que l'information désigne ici est certainement sujet à discussions. Mais surtout, je me rends compte, en découvrant précisément à quoi le terme seuil se réfère techniquement dans ce domaine, à quel point ce sera compliqué de défendre "mon" seuil de la perception! Car j'appelle plutôt le paradoxe apparent entre la stabilité et le changement à laquelle la pensée est sujette un seuil. Car le mot seuil est ce qui lie et sépare à la fois, un pont et une limite mais aussi une ouverture. Donc, il me semble que le seuil de la perception ce serait le moi lui-même, à la fois stable et mouvant, ouvert au changement et apte à recréer encore et encore un même environnement dans lequel nous nous sentons chez nous. Le recréer, entendons-nous bien, et non pas, le conserver.
j'ai trouvé l'autre jour l'image du petit carnet de dessins que l'on peut faire tourner sur le pouce pour créer une image en mouvement. Il me semble que l'esprit opère un peu de la même façon, une image change de moment en moment, et l'arrière-plan ou le contexte reste pareil, mais pas tout à fait, puisqu'il semblerait que la mémoire ne le stocke pas mais le réinvente comme dit Israel Rosenfield.
Ce serait alors plutôt un face à face de la pensée de la continuité de William James et des ruptures et des ensembles dans la pensée gestaltiste. Et aussi un peu comme une éternelle Tea Party.

http://www.blackphoenixalchemylab.com/alice_art.gif

lundi 9 mai 2011

les qualia



Percevoir est-ce une qualité objective ou subjective? Quelque chose qui arrive à chacun ou à tout le monde? Est-ce que la question d'une qualité de l'expérience personnelle à chacun relance le débat d'une force mystérieuse qui existerait dans l'univers, une sorte d'éther, d'élan vital, d'orgone...A quoi bon supposer un surplus aux qualités de l'expérience qui existent déjà?

samedi 7 mai 2011

le seuil et le moi



Pour éviter toute confusion avec l'utilisation ésotérique du mot "seuil", je veux apporter ici quelques précisions sur mon usage du terme. Le moi est dans un état de nécessaire ouverture au changement et aux variations dans le réel qu'il perçoit, en même temps, il garde un équilibre dans son identité propre. Les maints changements qu'il perçoit, il les intègre, les ramène à une unité,une sorte de pôle comme Husserl l'appelle. Mais le moi-pôle n'est peut-être pas assez versatile dans cette nécessité de fluidité. Je pense qu'il faut intégrer un peu du moi-processus que l'on trouve chez Hegel, ou de façon plus déployée encore chez Whitehead. Le moi doit à la fois être tourné vers l'extérieur, comme il l'est chez Joyce, et pouvoir revenir sur soi, comme chez Hegel. Pour trouver l'équilibre je trouve que le mot "seuil" caractérise bien le phénomène. Il rapproche le mouvement et la stabilité, et exprime la nécessité d'attacher et de séparer.

vendredi 6 mai 2011

La pensée des seuils




J'ai donc décidé d'être sérieuse et d'écrire un vrai livre sur ma pensée des seuils. Donc, j'ai changé le titre de mon blog de "Hating Bergson" à "Soglitude" - terme créé à l'occasion du développement de la méthode de la pensée des seuils pour le numéro de Conserveries mémorielles paru en avril 2010 (voir d'anciens messages se rapportant à cette manifestation) ici. Bergson est toujours une figure importante pour la théorie des seuils, mais il est en bonne compagnie et rencontre constamment de nouveaux amis. Ici à Boston notamment ceux qui s'occupent de la psychologie cognitive, dans la lignée de William James, David Marr...
Inspirée par notre nouvelle maison ici, je donne ainsi une nouvelle maison à la pensée des seuils.