samedi 15 novembre 2008

Le Moi, l'habitude, la répétition


Dans mes réflexions, je suis tombée sur la nécessité de lire Kierkegaard. Parce qu'il parle de la répétition, ou de la "reprise". Car, en effet, la création du neuf à chaque instant ne peut pas valoir à elle seule pour la connaissance puisque nous avons besoin d'une certaine continuité pour pouvoir penser le changement, la création. Alors, pourquoi ne pas l'appeler "répétition", ou encore "habitude", cette constance qui permet de mettre le réel en mouvement?
La "reprise" reste selon moi un concept flou chez Kierkegaard. Je vais essayer de voir ce que l'on peut tirer de "l'habitude". Il faut donc que je jette un coup d'oeil à Ravaisson, un autre ami de Bergson d'ailleurs. Mais il me semble que la répétition peut être une idée intéressante dans la connaissance des choses qui doivent nous apparaître comme des images mentales à répétition pour établir une continuité et ainsi permettre de penser les possibles et le changement. La création du Moi que pense Bergson a besoin d'une habitude du réel pour se créer et pour devenir. Ici, Whitehead a introduit la pensée hégélienne dans sa théorie de la "concrescence". Le devenir-concret de l'expérience a besoin de la continuité et du changement, mais il est en même temps en manque de finalité, car on ne peut pas dire ce que le moi devient puisqu'il est dans un processus de devenir constant. Le moi lui-même n'est cependant pas constant mais trouve sa continuité dans le processus même.

1 commentaire:

  1. Comme le souligne Giorgio Agamben dans Image et mémoire, en se référant ici à ceux qu'il considère comme les quatre grands penseurs de la répétition (Kierkegaard, Nietzsche et tes deux philosophes préférés Heidegger et Deleuze) : "Tous les quatre ont montré que la répétition n'est pas le retour de l'identique, le même en tant que tel qui revient. La force et la grâce de la répétition, la nouveauté qu'elle apporte, c'est le retour en possibilité de ce qui a été. La répétition restitue la possibilité de ce qui a été, le rend à nouveau possible. C'est là que réside la proximité entre la répétion et la mémoire. Car la mémoire ne peut pas non plus tel quel ce qui a été. Ce serait l'enfer. La mémoire restitue au passé sa possibilité."

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