mercredi 8 octobre 2008

la conscience, encore


Encore une fois, je suis étonnée de lire ce que je lis quand je lis Daniel Dennett. C'est très difficile à expliquer. La conscience, dit-il est le cerveau, ou pour parler comme lui "the mind IS the brain".
Bon, j'ai déjà du mal avec cette idée, et Bergson dit bien que ce n'est pas possible parce que la nature a une économie; elle ne crée pas deux fois la même fonction. Le cerveau n'est pas égal à la conscience. Mais quand Dennett dit que l'on peut prendre la conscience comme objet de connaissance, donc l'étudier comme quelque chose qui serait extérieur à la conscience, je me dis toujours que c'est impossible parce que tout est dans le sytème de la conscience et que nous ne pouvons rien connaître sans la conscience. (Whitehead semble avoir le même problème en essayant d'approcher la nature telle quelle, sans conscience. Ou encore William James qui cherche l'expérience radicale.)
Pour étudier la conscience il faudrait la dépasser à mon avis mais tout en l'admettant, comme Hegel par la dialectique, ou Freud par le narcissisme qui est dépassé par la rencontre de l'autre et l'amour, ou Joyce dans le déploiement du Soi dans le monde, mais Dennett, je ne comprends pas, cela ressemble beaucoup trop à une entreprise cartésienne d'un ego absolu qui est partout et enferme le Moi dans son propre monde. c'est difficile.
Quelqu'un a-t-il des idées sur ces questions?

1 commentaire:

  1. Je connais qq qui a particulièrement des idées sur cette question : Pierre Montebello. A lire : Nature et Subjectivité. Pierre Montebello est un professeur de l'université de Toulouse, deleuzien convaincu, et spécialiste de Bergson. Il me semble que l'idée principale est de montrer qu'une théorie de la connaissance échoue quand elle tend à expliquer un tout par une partie de ce tout. Ainsi l'expérience devenant le conditionné d'une condition, on ne sait plus trop comment l'expérience se forme à partir d'un monde qui nous échappe de droit si on suppose notre expérience conditionnée par une médiation qui met à jamais en question l'adéquation de notre expérience du monde, et du monde lui-même. Les neurosciences paient ainsi le prix d'une contradiction : si le cerveau conditionne tout, alors le cerveau conditionne les expérimentations des neurosciences sur le cerveau, et on ne sait plus trop qui est l'oeuf ou la poule.

    RépondreSupprimer